Google Pigeon

Le 1er avril 2012, Google publiait un article surréaliste qui dévoilait la technologie permettant fournir rapidement des pages de résultats : on y découvrait, un hilarant « PigeonRank », inspiré des expériences d’un certain BF Skinner, et mis en pratique par Larry Page et Sergei Brin pour trier les pages web, avec une attention particulière sur le bien être des Pigeons.

Près de 2 ans et demi plus tard, au cœur de l’été, les référenceurs états-uniens ont rapidement pousser des cris d’orfraie en découvrant cette fois de nettes modifications dans les pages de résultats de Google sur les requêtes associées à un lieu. Le déploiement allait se poursuivre sur presque un an, pour arriver chez nous en Mai de l’année suivante, mais toujours de manière officieuse. C’est ainsi qu’un SEO bien connu outre-Atlantique, Barry Schwartz, a baptisé ce changement « Google Pigeon », en hommage aux facultés de géolocalisation bien connues de ce columbiforme envahissant, mais peut-être aussi un clin d’œil au fameux poisson d’avril. Et ce n’est qu’à demi-mots que quelques têtes chez Google ont confirmé les modalités du nouvel algorithme et précisé quelques points.

Les effets de Google Pigeon :

Les particularités notables de Google Pigeon dans les pages de résultats se sont essentiellement traduites par :

  • Un « pack »affiché sous la carte Google Map qui pointe les lieux concernés, réduit majoritairement à trois résultats, alors que ces derniers pouvaient atteindre 4,5,6 ou 7 plus fréquemment avant la mise à jour, soit autant de plomb dans l’aile en terme de trafic pour de nombreux établissement locaux.
  • Une meilleure prise en compte de la classification « classique » et associées aux données du « graphe de la connaissance » (« Knowledge Graph ») affiché dans la colonne de droite, prise en compte de l’orthographe et de synonymes : en pratique, on a vu une réduction du nombre de requêtes aboutissant à des résultats géolocalisés, mais un affinement notable de la pertinence des résultats.
  • Et, bien entendu, une adaptation accrue des résultats en fonction de la localisation de l’internaute (adresse IP, compte Google). Et si la requête porte sur une zone bien définie mais sans données particulières sur la situation géographique de l’internaute, les résultats vont présenter un maximum de liens vers les sites/pages mais confinés à la zone géographique recherchée, incluant également les pages des réseaux sociaux (et celui de Google en particulier). Bref, de quoi réduire encore la visibilité des établissements ravitaillés par les corbeaux…

En pratique, Google Pigeon a surtout favorisé les annuaires les plus populaires bien optimisé sur la recherche géographique (Yelp, Tripadvisors, Urbanspoon). Il est aussi apparu que les sites bénéficiant déjà d’une forte autorité devenait encore plus visibles. De même, les test ont montré que les sites locaux liés aux secteurs de l’hébergement, la restauration, l’éducation, se sont vu pousser des ailes au détriment des professions, la recherche immobilière, les loisirs, l’assurance, lesquels ont perdu quelques plumes dans l’aventure. Aussi, pour les établissements visant une audience nationale, la concurrence avec les acteurs locaux s’avère plus rude sur des requêtes larges : le cas des écoles, que l’on connaît bien chez Vu Du Web, est particulièrement parlant, avec une nette prépondérance des établissement locaux en fonction de la requête (absence ou présence de ville) et surtout de la localisation du quémandeur.

Stratégie SEO :

Pour éviter de battre de l’aile face au pigeon envahissant, la politique de l’autruche n’est évidemment pas une solution. Les recommandations d’ordre SEO ont évolué afin de mettre en avant des signaux géographiques dans les pages-clé d’un site tout en travaillant l’autorité globale (mais ça ce n’est pas nouveau) et locale. Il en résulte la mise en place d’un balisage adapté (incluant les données structurées), une stratégie d’acquisition de liens depuis des sites locaux, ou encore la création de nouvelle pages avec une empreinte relative à la zone géographique visée.

Les réseaux sociaux ne sont pas en reste, car l’adresse physique d’un établissement est essentielle : Pigeon a motivé l’utilisation de GoogleMyBusiness (GMB), laquelle constitue un avantage certain pour apparaître sur la carte GoogleMap, voire même dans les résultats universels. Depuis juillet 2015, tout compte GMB non entretenu peut désormais être suspendu, et un compte actif favorisé. Et début 2016, une adresse physique valide pour un établissement doit être impérative, Google ayant constitué une brigade de vérificateurs humains pour vérifier si une entreprise existe bien à l’adresse indiquée. Toutefois, au regard des adresses bidons ou les doublons encore visibles dans les pages de résultats, du moins en France, les résultats sont encore loin d’être parfait. Quoiqu’il en soit, un minimum d’effort est demandé pour voir sa page apparaître sur la carte Google.

Du volatile au marsupial

Déployée fin 2016 sans annonce préalable, une nouvelle vague de modifications s’est propagée dans les pages de résultats de recherche. Si le nouvel algorithme a été baptisé une fois de plus par la communauté SEO US sous le doux nom d’oppossum, on pouvait aussi la baptiser Google Pigeon V2. Pour en savoir plus, lisez notre article à ce sujet !

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