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Jan

Quand un robot vous dresse le portrait

Exposition « anatomie de l’automate  » à la Panacée centre de culture contemporaine.

Au tout début du XIXème siècle, l’horloger suisse Henri Maillardet construisait un automate doté d’une « mémoire » mécanique qui lui permettait notamment de réaliser 4 dessins à la suite. 2 siècles plus tard, l’électronique et l’informatique sont passées par là, reléguant les automates au rayon des antiquités, y compris celui de Maillardet, pourtant le plus complexe jamais conçu (et toujours en état de marche !). Il désormais possible de trouver, pour quelques dizaines d’euros, des petits robots qui se déplacent sur un support quelconque ; avec une ou deux paires de roues et doté d’un crayon, pour reproduire des figures géométriques plus ou moins complexes. Les plus bricoleurs peuvent même sculpter les pièces via une imprimante 3D et monter le tout.

En revanche, se faire tirer le portrait par un robot n’est pas vraiment chose commune, mais si vous avez la chance de passer prochainement ou d’habiter du côté de Montpellier, vous pourrez admirer les œuvres d‘un artiste d’un genre particulier.

Comment ça marche ?

Paul le robot est constitué de bras mécaniques dotés respectivement d’un stylo et d’une caméra numérique motorisée, le tout monté sur une vieille table d’écolier. Pour sa réalisation, Patrick Tresset s’est inspiré des Algoristes, un groupe d’artistes qui, depuis les années 1960, créent des œuvres d’art basés sur leurs propres algorithmes. Cet ancien peintre, qui a repris tardivement les études pour obtenir un doctorat d’informatique, s’est associé à des chercheurs pour utiliser des modèles informatiques libres ou spécifiques destinés à simuler le processus de traitement des images par le cerveau d’un artiste.

Ainsi, à la différence d’une imprimante déguisée qui se contenterait de reproduire une simple photographie de son modèle, Paul simule l’acte de dessiner et tente de capter les différentes expressions d’un visage pour l’interpréter à sa manière : la caméra observe « attentivement » ce dernier, en tournant sur son axe dans un sens ou dans l’autre, plusieurs fois, le fixe, recommence, puis dessine dans ses grands traits la forme du visage pour obtenir un premier croquis. Les « observations » de la caméra se répètent, le bras s’active sur certaines zones de la feuille, et l’ensemble dont l’aspect est pourtant très mécanique dégage une impression de vivant. Progressivement, le « gribouillis » prend forme, les traits du modèle s’affirment, jusqu’à ce que l’artiste soit satisfait de son œuvre, au bout de 25-30 minutes. Le résultat est étonnant.

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En Cinq ans, Parick Tresset a réalisé plusieurs versions de son robot, chacune possédant un style artistique différent. C’est le deuxième du nom que vous pourrez voir à l’œuvre, à la Panacée, au cœur du centre-ville de Montpellier, dans le cadre de son exposition « Anatomie de l’Automate ». Si il reste encore de la place, vous pouvez devenir vous-même le modèle, et ce jusqu’à la fin du mois de Février. Votre portrait sera affiché sur un mur (avec votre autorisation préalable) en compagnie de centaines d’autres et un exemplaire vous sera remis. Et en cette période de triste anniversaire, rencontrer un gentil Terminator armé d’un seul crayon pour faire couler un peu d’encre constitue une expérience pour le moins apaisante.

Passionné par le marketing 360° et le growth hacking, Laurent Thomas pilote la stratégie marketing et les innovations produits au sein de l’agence. En veille constante, c'est désormais l'intelligence artificielle (IA), qu'il explore avec autant de fascination que d'appréhension, pour permettre aux clients de gagner en efficacité et en performance.

Laurent THOMAS, Directeur marketing, innovation et performance
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